Interview, au sein du Linky Lab, de Bernard Lassus, directeur du programme Linky chez ERDF
Bonjour Bernard Lassus, pourriez-vous vous présenter à mes lecteurs qui ne vous connaissent pas encore ?
Bonjour Laurent, je suis directeur du programme Linky, qui a comme ambition d’installer 35 millions de compteurs dans les foyers français.
L’Internet des objets est une réalité depuis quatre ans et pourtant, le projet Linky est né chez ERDF en 2006. Comment expliquez-vous une telle avance technologique ?
Il faut savoir que nous avions beaucoup travaillé sur les réseaux moyenne tension pour les rendre intelligents : ils se « cicatrisent » eux-mêmes en cas de dysfonctionnement, notamment avec des matériaux connectés. Nous avions donc une certaine expérience dans ce domaine. Afin de faire de même sur les réseaux basse tension, nous nous sommes donc penchés sur les compteurs connectés destinés aux clients domestiques.
Avec Linky, les enjeux pour ERDF vont-ils au-delà des simples performances commerciales ?
Absolument. En effet, c’est un objet du moment et il correspond bien aux enjeux énergétiques actuels.
Ainsi, les consommateurs deviendront de véritables acteurs de leur consommation. Parallèlement aux compteurs, nous développons un site sur lequel chaque client pourra voir sa consommation, se comparer à d’autres clients et installer des systèmes d’alerte qui lui permettront de voir combien il a consommé par rapport à ses prévisions.
Un autre aspect qui me tient à cœur, c’est que Linky constitue un objet local, qui accompagnera la politique énergétique des territoires.
Par exemple, un président d’agglomération qui veut mettre en place une politique de développement de l’énergie renouvelable pourra, grâce à Linky et à toutes ses données, investir raisonnablement sur son réseau, savoir où il faut placer les énergies renouvelables et peut-être aussi mieux gérer ses investissements.
Comment le programme Linky a-t-il été accueilli par les 38 000 collaborateurs d’ERDF ?
Au début, comme pour chaque nouveau programme, avec un peu de méfiance, c’est bien normal (rires).
Mais quand le personnel s’est aperçu que c’était une manière d’entrer dans le monde de demain, notamment dans celui des objets connectés, c’est devenu une formidable aventure humaine, dans laquelle il s’est lancé à fond. Il s’agit des emplois de demain, de haute technicité et il y a chez tous nos employés une grande implication.
Votre mot de la fin, Bernard ?
Je suis très heureux de piloter le programme Linky qui tombe à un moment « juste ».
Très modestement, je pense que Linky est une chance pour la France, car il donne la possibilité aux industriels français de s’exporter.
Nous sommes une entreprise de service public, Linky constitue une excellente chose.
Propos recueillis par Laurent Amar
..;